Universités allemandes : affluence record non-anticipée

Publié le par Jeunes Socialistes 03

Le service militaire (ou civil) obligatoire n'existe désormais plus en Allemagne, Et, le cycle d'étude secondaire a été récemment réformé et est passé d'une durée de 9 ans à une durée de 8 ans.

Conséquences : les jeunes allemands décrochent plus tôt leur "Abi" (le baccalaurat allemand) et, n'effectuant plus de service militaire/civil, rentrent très tôt à l'université, lorsqu'ils sont encore mineur(e)s. Ce à quoi s'ajoute une année 2011 très particulière qui a vu deux promotions de lycéens obtenir le bac suite à la réforme du système secondaire.

Les universités allemandes sont donc confrontées à un double problème : le manque de places et l'immaturité supposée de jeunes qui sont encore mineur(e)s.

220px-BibliothecaAlbertina_Leipzig.jpgUniversité de Leipzig

Pour résoudre les problèmes de logistique, les universités sont obligées d'embaucher en toute hâte des personnels et de louer des locaux de toutes sortes. A Paderborn, certains cours auront lieu dans des tentes d'exposition. Des salles de cinéma sont susceptibles d'être mises à la disposition des universités de Passau et de Hambourg. Bild DEBEKonferenz WintermantelA Kassel, l'université occupe désormais une église, les cours ont lieu entre les crucifix ! Mais, selon Margret WINTERMANTEL (photo ci-contre), la Présidente allemande de la conférence des recteurs d'universités, ces efforts ne suffisent pas : il manque encore 50 000 places dans les universités allemandes ! De nombreux jeunes allemand(e)s décident donc de remettre leur entrée dans le monde universitaire à l'année 2012 et de profiter de l'année présente pour aller travailler à l'étranger - si toutefois ils arrivent à trouver un emploi, leur minorité étant un sérieux frein à l'embauche dans de nombreux pays.

Quant à l'inquiétude que provoque l'immaturité supposée des nouveaux(-elles) étudiant(e)s - pour la plupart mineur(e)s -, les universités ont quelques appréhensions : le professeur d'université parle normalement d'égal à égal avec ses étudiants, il n'a pas l'habitude de les obliger à faire leurs devoirs. Il a l'habitude d'avoir à faire à des jeunes majeur(e)s, qui ont au moins 20 ans et qui sont complètement autonomes. Cela va donc supposer un vrai changement de culture, au moins pour quelques années, dans les universités allemandes. Par ailleurs, les étudiant(e)s mineur(e)s voient leur autonomie être fortement limitée : leurs parents doivent effectivement se porter garants pour toutes leurs démarches administratives alors que l'entrée à l'université a signifié, pendant des décennies, entrée dan le monde des adultes, accès à l'autonomie.

34AH

Mme Angela MERKEL, Chancelière allemande

La situation dans les universités allemandes est donc très critique. Même le Frankfurter Allgemeine Zeitung, pourtant le journal conservateur de référence en Allemagne, pointe du doigt cette situation. Les conséquences des réformes mises en place par le gouvernement de Mme MERKEL pour réduire les dépenses de l'Etat allemand n'ont pas été assez anticipées. Il est regrettable de constater que les jeunes sont, une fois de plus, les premiers à pâtir de ces réformes. Les jeunes devraient, bien au contraire, être au coeur des priorités du gouvernement allemand.

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